Alès 150 manifestants pour un faucheur OGM refusant de donner son ADN
Environ 150 manifestants se sont rassemblés vendredi matin devant le tribunal de grande instance d'Alès (Gard) pour soutenir un agriculteur militant anti-OGM qui comparaît pour avoir refusé un prélèvement de son ADN, a constaté une correspondante de l'AFP.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Benjamin Deceuninck, 26 ans, fait partie des "onze d'Avelin" (Nord) qui en septembre 2001 avaient arraché des plantations expérimentales de betteraves transgéniques de la société Adventa. Ils avaient été jugés à Lille en septembre 2005 et ont été condamnés à des peines d'entre un et deux mois avec sursis et collectivement à 5.000 euros de dommages et intérêts. En juin 2006, M. Deceuninck a été convoqué pour un relevé d'empreintes génétiques à la gendarmerie de Saint-Martin-de-Valgalgues (Gard), ce qu'il a refusé. Il encourt une peine d'un an de prison et 15.000 euros d'amende, selon la Confédération paysanne, présente à Alès avec des militants de la CNT (Confédération nationale du travail) et de la CGT.
"Je refuse la société de flicage mais je suis là aussi pour ne pas prendre une peine trop lourde", a expliqué l'agriculteur devant le palais de justice avant d'y pénétrer. "Le rêve de Big Brother, Nicolas Sarkozy (le ministre de l'Intérieur, ndlr) est en train de le (bien le) concrétiser", a-t-il dénoncé. "Je veux attaquer le fait que l'Etat détermine lui-même qui est un délinquant et qui est un bon citoyen sans l'aide de la justice, parce qu'il suffit d'un officier de police judiciaire pour faire un prélèvement", sachant que ce dernier "coûte 6.000 euros à la collectivité", a-t-il poursuivi. Il entend aussi faire valoir, lors de son procès, que "les délinquants financiers ne sont pas soumis à ces prélèvements".
Benjamin Deceuninck est jugé pour "refus, par personne condamné pour délit, de se soumettre au prélèvement destiné à l'authentification de son empreinte génétique". La loi du 17 juin 1998 a créé le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) pour les délinquants et criminels sexuels. Les lois de sécurité intérieure du 18 mars 2003 et Perben II du 9 mars 2004 ont étendu le champ des personnes fichées. Le fichage est désormais applicable systématiquement pour des infractions plus courantes telles que les vols, destructions et dégradations.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :